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C@P94 Noël 2022. « Vienne la paix de Dieu, vienne la paix des hommes ». Témoignages en intégralité

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Témoignage intégral de Monique Maréchal, LEME

MERCI. Voilà un petit mot que nous risquerions de ne plus savoir dire dans notre Eglise, sauf peut-être pour « crier merci » – à savoir « pitié » et il y a de quoi ! Mais, pour cette journée du jeudi 24 novembre, à laquelle j’ai pu participer, voici trois mercis en préambule :

  • Merci aux sœurs de l’Annonciade qui nous ont accueillis avec leur prévenance habituelle,
  • Merci à celles et ceux qui ont suivi cette journée, qui était elle aussi une suite,
  • Merci à notre évêque.

Chacune et chacun avait ses raisons d’avoir souffert de « l’affaire » et de se replier sur soi-même, avec son expérience déçue, son ressenti rageur, sa foi ébranlée. Mais je ne suis pas venue pour moi d’abord : je suis venue pour les autres, d’abord assurément pour ce premier cercle des collaborateurs de notre évêque, mais surtout pour celles et ceux que, loin de nos bénitiers, je rencontre dans mon quotidien, qui m’interrogent, inquiets, soupçonneux, narquois ou que sais-je.

Oui nous étions ensemble, sans être laissé(e)s à nous-mêmes, et nous avons d’abord prié et donc commencé par ce pour quoi nous sommes ensemble : non pas à cause d’un autre (absent) mais à cause de l’Autre (présent). De là un climat de confiance et de clarté, Mgr Dominique Blanchet expliquant la complexité de la situation sans se justifier ni se dérober. Bref, de l’humain vrai, matière première du christianisme. Nous tenions en face de nous une personne assumant ses responsabilités, tandis que Michel Santier avait esquivé les siennes et s’effaçait pour n’être qu’un personnage à qui nous accordons bien sûr miséricorde et pitié. La vérité rend libre.

L’objectif de notre rencontre n’était pas de juger le passé, mais de juger de l’avenir pour aller de l’avant. Là encore c’est une vraie expérience chrétienne faite ensemble avec notre diversité, un vrai mini-synode et non une potion purgative ou un digestif amer ou un sirop pour la toux. L’intervention sur l’Arche nous a montré un chemin possible : ils ont avancé et ce n’est jamais gagné. Restons humbles mais pas abattus. La guérison nous sera donnée, s’il est vrai que le Christ aime son épouse l’Eglise.

Des signes d’espérance foisonnent, comme l’ont montré nos échanges en groupes : le semeur est quand même sorti pour semer malgré le sale temps ; ou le bateau a beau être secoué par la tempête mais il va quand même à la pêche avec son capitaine. C’est ce qui m’est aussi apparu grâce à la messe célébrée comme un moment fort de communion entre baptisés. N’est-ce pas un signe étonnant, un petit miracle que ce moment sans doute impossible ailleurs que dans notre misérable et merveilleuse Eglise ? C’est de la foi simplement.

Voilà pourquoi j’ai été réconfortée, même fortifiée : nous tous ensemble et chacune-chacun fait son possible. Voila pourquoi mon triple MERCI initial. Vogue la galère et …vive les galériens : allez, on repart, venez !

Témoignage intégral d'Yves Brisciano, diacre

Journée du jeudi 24 novembre 2022

 

Depuis maintenant presque 2 mois, la presse nous révélé les abus de Michel qui fut notre pasteur, et leurs gravités. Comme beaucoup j’ai été traversé par des sentiments divers envers les victimes, leurs abuseurs et l’Eglise. Cette Eglise que j’aime et qui fait souffrir tant d’hommes et de femmes.

Comme acteur pastoral diocésain j’ai été invité par notre frère Dominique et son conseil à cette journée du 24 novembre dernier. Je pense que cela était nécessaire.

J’ai vécu ce temps diocésain avec intérêt et soulagement car il portait en lui les intentions de vérité et de synodalité, que j’espère tant pour notre Eglise. J’ai perçu le caractère systémique qui trop souvent se caractérise par sa conduite, son enseignement et la célébration sur le modèle pyramidale (ou clérical). Je peux aussi y avoir ma part de responsabilité.

J’ai accueilli les paroles de notre Pasteur avec humilité, foi et espérance. J’avais déjà eu à vivre ces moments au cours de la visite pastorale à Champigny.

Ces paroles, même si je peux les trouver quelques fois encore trop mesurées, m’invitent au nom de l’Eglise à travailler toujours à la « Vérité » (à temps mais aussi quelque fois à contretemps) et nous incitent à faire Eglise ensemble avec « Synodalité »

  • Faire la Vérité qui commence par dire la vérité est souvent chose difficile dans notre Eglise. Nous sommes pétris par une attitude de Silence (mais cela est quelques fois aussi présent dans nos familles). J’ai vu dans mon carrefour, à travers nos responsabilités pastorales, nos missions, comment cette « Vérité » est espérée. Le non-dit ne peut aujourd’hui, n’entrainer que des réactions vives ou des départs silencieux. Si je crois que le Christ est « Vérité », alors comment accepter que notre Eglise fasse silence sur la vérité.
  • Cette journée à permis de faire ressortir les manques dans la gouvernance, qui doit abandonner la forme pyramidale qui favorise l’abus. Le Christ, dans son évangile nous montre bien le renversement qu’il opère en mettant au centre de l’Amour de Dieu une place privilégiée pour les petits et tous les sans … qu’il rencontre.

Souvenons-nous du Christ, Pain et Vin, mais le même jour et en même temps il s’est fait le Serviteur en lavant les pieds de ses disciples.

J’ai apprécié le temps passé avec Stéphan Posner, coordinateur international de « L’Arche » et comment en toute humilité il nous a expliqué le processus de vérité, de réparation et de re-construction avec l’aide et le renforcement de regards extérieurs.

Je voudrais aussi remercier le Nonce apostolique pour sa présence parmi nous.  Cette présence de l’Eglise universelle marque un désir de proximité. Quelques fois « Rome » peut nous sembler éloigné mais nous avons à faire un effort de contextualisation et je ne possède pas toutes les clés de lecture.

Ces temps de carrefours, d’écoute, d’analyse et de prières m’ont aussi donné espoir pour un renouveau pour la « Co-Construction » de notre Eglise. L’insistance et le travail diocésain sur la « Synodalité », avec la souffrance que nous vivons aujourd’hui, doit être une chance pour notre Eglise (à tous les niveaux).

  • Dans mon carrefour mais plus largement j’ai ressenti ce désir de prendre au sérieux notre responsabilité de baptisé pour que notre Eglise, certes diocésaine, mais aussi dans nos paroisses, nos services, nos mouvements, soit plus à l’écoute de la vie des enfants, des femmes et des hommes. Une Eglise humble, une Eglise en Vérité.

 

Merci à mon frère Dominique, les femmes et les hommes de son conseil d’avoir permis une parole partagée qui peut provoquer des changements, de regard, d’attitude, et des déplacements ou décentrement en nous.

Je suis reparti avec cette conviction qu’il faut aussi plus localement, que nous travaillions aux changements souhaités et nécessaires pour faire Eglise ensemble. Nous ne devons pas hésiter à bousculer nos habitudes, pour l’essentiel. Dans nos lieux de proximité, nos lieux de mission nous devons tenir à l’Evangile du Christ.

Parfois je compare mon Eglise en Val de Marne, à l’image de Chrétiens de Corinthe des débuts. Comme diacre, la communauté m’invite à n’être qu’un jardinier de Dieu, « un Serviteur du Christ »      1 Co 4,1.

Yves Brisciano.

Diacre.