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La «grand-mère de Notre-Dame» veille sur Arcueil depuis 900 ans

En ce dimanche de Pâques, près de 300 fidèles mais aussi des athées ont fêté l’anniversaire de l’église Saint-Denys, une des plus belles du Val-de-Marne.

L’église Saint-Denys d’Arcueil, on l’aime comme une grand-mère. Parce qu’on l’associe à plein de souvenirs d’enfance, parce qu’on en est fier, parce qu’elle a des milliers de petits-enfants. Et en plus, elle ne meurt jamais. La preuve, ce dimanche, elle a fêté ses 900 ans. Près de 300 fidèles sont venus lui rendre visite pour célébrer Pâques. Il y avait tellement de monde qu’il a fallu sortir des chaises dehors et mettre la sono pour entendre la messe.

Un succès peut-être pas totalement étranger à l’incendie qui a frappé Notre-Dame de Paris lundi soir. La cathédrale fait partie des petits-enfants de Saint-Denys. C’est du moins l’avis de Gérard Vergison-Rozier, le conservateur du patrimoine de la ville. Bruno, un des paroissiens, a tendance à le partager car « l’église est particulière avec de la dissymétrie comme si les bâtisseurs avaient voulu tester des choses ». Pour l’évêque Michel Santier, qui a célébré la messe de Pâques avec le curé, Saint-Denys a servi de « prototype pour Notre-Dame (NDLR : le début de sa construction date de 1163) ».

« Ici, c’était le vrai centre d’Arcueil »

Bien sûr, l’incendie était sur toutes les lèvres. « Ce drame nous a tous traversés », a soufflé le curé. « J’ai vu la flèche s’écrouler, a confié Mgr Santier, qui était en réunion à deux pas ce jour-là. Mais cela a fait naître un élan de solidarité extraordinaire. J’y ai vu un signe d’espérance ». Et de souligner que ce dimanche de Pâques était avant tout une fête, « un jubilé de tous les habitants d’Arcueil ».

Michel était de cet avis. Bien qu’il ne soit pas « très pratiquant », il n’a pas raté l’anniversaire de cette mamie alors qu’il vient de perdre sa mère. « J’y ai vécu des moments forts, sourit-il. Et puis ici, c’était le vrai centre d’Arcueil, le cœur de la ville. Les gens se retrouvaient ici. Il y avait un manège, des gens qui jouaient aux boules. C’est le poumon d’Arcueil. » Et de se remémorer le patrimoine industriel aujourd’hui disparu du quartier : « La brasserie Valstar, l’imprimerie où on fabriquait Télépoche, le laboratoire Curie ».

« Un patrimoine à préserver »

« C’est un peu grâce à l’église si les commerces du quartier sont ouverts le dimanche matin, observe Kamel Rouabhi, le fondateur de l’association des commerçants. Elle attire chaque fois entre 100 et 150 personnes et donc forcément des clients. C’est aussi pour ça qu’on s’est associé à cette fête. »

« Cette église, c’est l’histoire du patrimoine de la ville, a rappelé le maire (EELV) Christian Métairie, qui a lui aussi participé à la fête. Un patrimoine qu’il faut préserver. Il y a eu les cloches, l’horloge et les jardins qui ont été inaugurés il y a deux ans. »

Après la messe, le spectacle des troubadours, le marché, tout le monde a pu repartir en goûtant quelques gourmandises. Comme en repartant de chez grand-mère.

Le calvaire en partie ressuscité

La plus grande partie du calvaire, retrouvé il y a quelques années lors d’une campagne de fouilles, se dresse à nouveau. LP/D.C.Il ne se dressait plus sur le parvis depuis la Révolution française, à l’époque où les croix étaient bannies. Trois siècles plus tard, il est de nouveau là. Depuis quelques jours, le calvaire de l’église Saint-Denys à Arcueil est revenu à sa place. « On l’a justement remonté pour la commémoration », précise Gérard Vergison-Rozier, le conservateur du patrimoine de la ville.

La pièce avait été retrouvée, parmi beaucoup d’autres, il y a une quinzaine d’années lors d’une campagne de fouilles. Elle avait été remisée. « Mais nous n’avons pas mis la main sur la croix », précise le spécialiste. On ne sait pas encore si une nouvelle sera de nouveau fixée sur le socle.

Source : Le Parisien