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Le diocèse de Créteil veut créer des Pôles d’initiatives missionnaires

« Il y a des changements qui ne se font pas par des tournants radicaux ». Gérard Testard, coordinateur de la commission d’audit « pastoral et missionnaire », créée par Mgr Michel Santier, évêque de Créteil, en février 2017, afin que les souhaits exprimés lors du synode diocésain qui avait duré d’octobre 2014 à octobre 2016, ne restent pas lettre morte, désamorce d’emblée d’éventuelles critiques qui pourraient s’exprimer à la lecture du rapport.

Composée de 8 personnes dont 2 prêtres (1), cette commission d’audit était chargée d’une triple mission : mettre en évidence les points forts et faibles actuels du fonctionnement du diocèse de Créteil, indiquer des critères de synodalité et faire des propositions d’amélioration et d’évolution.

Après deux ans de travaux, la commission a remis son rapport aux fidèles du Val-de-Marne, conviés par Mgr Santier à une assemblée post-synodale samedi 2 février. Un rapport, d’une cinquantaine de pages, articulé autour de 7 thématiques : « la pastorale de l’appel » ; « l’articulation des vocations » ; « commencer, poursuivre, terminer une mission » ; « la communication » ; « les grands principes d’une bonne gouvernance » ; « la formation au gouvernement en Église » et « l’organisation de notre diocèse ».

Des Pôles d’initiatives missionnaires

Parmi les propositions notables figure la création de 7 Pôles d’initiatives missionnaires (Pim) ayant un double rôle de « réflexion prospective et d’action à moyen terme ». Dans le respect du principe de subsidiarité, ces Pôles devront encourager et soutenir « la mise en œuvre des orientations diocésaines et des décrets synodaux dans les paroisses » ; fixer « des priorités missionnaires en fonction des réalités et évolutions sociologiques et humaines » ; veiller « à ce que soient bien utilisées les ressources humaines et financières ».

Parmi les exemples de Pôles cités par la commission, figurent « l’accueil des 3 000 étudiants à Ivry-sur-Seine » et la mise en place d’une pastorale du travail « pour les salariés de Val-de-Fontenay sur le modèle de Notre-Dame de Pentecôte à la Défense ».

Un vice-président laïc dans les paroisses

Toujours à propos de l’organisation territoriale, la commission d’audit fait une autre proposition innovante, en permettant que les paroisses soient gouvernées par un curé « en coresponsabilité avec un vice-président laïc » nommé par lui.

L’audit propose aussi de maintenir les 87 paroisses actuelles (alors qu’ailleurs, la tendance est au « regroupement de paroisses ») en les rassemblant au sein de « 20 à 25 doyennés » (qui remplacent les 18 secteurs actuels) et en demandant à chacune de « convoquer chaque année une assemblée paroissiale ouverte à tous ».

Le rôle de ces doyennés sera de « prendre soin des prêtres et (d’) assurer la fraternité entre les acteurs pastoraux du territoire ». Ils devront aussi, souligne Philippe Guyard, « développer les solidarités entre le nord du département assez prospère et le sud, plus populaire ».

« Ce ne sont pas des changements spectaculaires, reconnaît Jean-Luc Boulot, membre de la commission d’audit. Mais ils nous donnent les moyens d’élargir l’évangélisation. »

Privilégier une approche « en mode projet »

À propos des principes d’une bonne gouvernance, la commission d’audit recommande de privilégier une approche « en mode projet » pour « sortir du cadre ordinaire de la pastorale et aller dans des directions où il sera nécessaire d’inventer et d’innover ».

De fait, « bon nombre d’acteurs ecclésiaux, par manque de temps, travaillent en silos, sans transversalité », déplore Philippe Guyard, économe diocésain et membre de la commission. Ce qui fait que, selon lui, « les synergies ne sont pas suffisamment exploitées » et que certaines initiatives ne sont « pas toujours très cohérentes ».

De même, à propos du thème « Former au gouvernement en Église », la commission d’audit recommande de « former au management pour que tous les acteurs disposent d’une base commune ». Selon Gérard Testard, une bonne gouvernance en Église, « ce n’est pas seulement introduire des méthodes entrepreneuriales, mais c’est faire croître le corps du Christ ».

« La charge de travail de beaucoup d’acteurs pastoraux a été très souvent signalée comme excessive », peut-on lire un peu plus loin dans le rapport. Ce qui laisse peu de place « à la recherche et la mise en œuvre d’actions pastorales nouvelles ».

Besoin d’une instance de médiation

Enfin, la commission constate également que la fonction ressources humaines (RH) au diocèse est « faible : elle ne concerne pas les prêtres, ni les diacres et peu les laïcs en mission ecclésiale (Leme) qui ont leur responsable ». Et de souligner le « besoin d’une instance de médiation pour gérer les conflits ».

Source : La croix