« Un autre regard » : Exposition d’Isabelle de Hédouville.F du 12 avril au 25 juin espace culturel cathédrale
Un beau travail de peintre autour du thème « un autre regard » sur les femmes et les hommes qui fréquentent les rues de nos villes : Celles et ceux qui y travaillent, celles et ceux qui ne font que passer et celles et ceux qui y vivent.
Une invitation à relire les textes de Madeleine Delbrêl » Nous autres gens des rues » et » La sainteté des gens ordinaires« .
Texte de présentation
UN AUTRE REGARD
Isabelle de Hédouville.F
Un sourire, une baguette de pain, une phrase… quelles petitesses face à une vie
de galère ! Le peu de temps, la peur d’une maladresse, la crainte d’une
conversation difficile, d’une incompréhension retient l’échange possible. Mais
un profond respect, le besoin de transmettre un peu de douceur, de paix dans
une vie si douloureuse interrogent.
Depuis le début de mon travail d’artiste j’accompagne un pèlerin qui s’ouvre
doucement à la vie, à la rencontre, au dialogue. Du jour où il est arrivé en ville
j’ai su que je me tournerais vers ces personnes qui vivent dans la rue. Ce
moment est venu. Attachée à peindre la lumière que je sais plus ou moins
cachée au fond de chaque être humain je suis allée dans ma série précédente
de rues en passages, d’escaliers en couloirs, de centres commerciaux en
terrasses. J’ai voulu partager cette part de mystère ressentie lorsque je croise
une personne que je ne rencontrerai sans doute jamais plus. J’ai effleuré une
histoire, un dialogue, une énergie qui resteront toujours secrets.
A la suite de ce travail sur la présence humaine anonyme dans la ville je me
tourne tout naturellement vers ces personnes qui vivent dans la rue.
Sensible à ce qui fait notre quotidien je désire montrer le leur, un bien
précieux. Comment l’aborder quand on ne le vit pas soi-même ? Ici il ne s’agit
pas de commenter ce qui se vit mais de présenter le regard qu’on peut avoir
sur une existence dont souvent on ignore tout.
Entendre alors ce que j’ai au fond de moi. Avec sincérité et un profond respect
pour toutes ces personnes. Ce dont elles ont le plus besoin c’est un sourire, une
parole. Ces tableaux sont le sourire que je leur adresse.