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Décès du Père Jean Gueguen, premier postulateur de la cause en béatification de Madeleine Delbrêl

Le Père Jean Gueguen, OMI, est décédé le 24 mai, dans sa 96ème année. Il était depuis 20 ans à Pontmain. Il avait été, tout d’abord, nommé vice-postulateur de la cause en béatification de Madeleine Delbrêl, en 1993 par Mgr François Frétellière. Puis, il devint rapidement postulateur et le sera jusqu’en 2011, menant toute l’enquête diocésaine puis le début de la phase romaine de ce long travail de discernement qu’est une cause en béatification.

Surtout, Jean Gueguen était un ami de Madeleine. C’est lui qui l’attendit à la gare de Termini, le 6 mai 1952, alors que Madeleine, en pleine crise des prêtres ouvriers, venait prier à Saint-Pierre de Rome. Mais Madeleine, ce jour-là, ne savait pas qu’elle était attendue et que Jean lui avait trouvé un rendez-vous avec le Pape ! Elle se rendit à Saint-Pierre. Elle y pria toute la journée « à cœur perdu… et à perdre cœur », comme elle l’expliqua elle-même. Puis, elle repartit le soir même pour Ivry. Madeleine rencontra Pie XII quinze mois plus tard. Jean devint l’homme de confiance et le facilitateur des contacts tout le temps où il fut à Rome puis durant les années qui suivirent. Il vint fréquemment au 11 rue Raspail, à Ivry, et il devint un familier des « Equipes Madeleine Delbrêl », bien après la mort de celle-ci, le 13 octobre 1964.

Mais il y a plus important et plus profond que cela ; pour témoigner de ce lien entre le Père Jean Gueguen et Madeleine Delbrêl, il suffit de lire le singulier hommage qu’elle lui adressa dans sa lettre du 19 juin 1957 :

Je veux encore vous remercier de votre lettre. Plus profondément et simplement ce dont je veux vous remercier c’est de ce que vous avez été pour moi, pour ce que je me suis trouvée avoir en charge, depuis que je vous connais. Ce que j’ai en charge, c’est d’ailleurs, après Dieu, à cause de vous. Mais, à moins d’être aveugle, je dois bien reconnaître que cette prise en charge a coïncidé, avec une étonnante précision, avec une suite presque ininterrompue d’événements dont la plupart ne m’ont paru si lourds que parce qu’ils étaient, vraiment, insolites. Or, tandis que, dans tous les plans, les gens qui auraient été normalement aides ou appuis, se mettaient ou étaient mis comme en vacances définitivement, temporairement… ou incompréhensiblement, quatre personnes que je ne connaissais pas avant ces dernières années, m’ont aidée sans raisons. Vous êtes un de ceux-là et je peux vous dire qu’à vous quatre, sur des terrains différents, vous m’avez donné incomparablement plus que vous pouvez l’imaginer.

De quoi avait-il « chargé » Madeleine quand elle lui écrit : « Ce que j’ai en charge, c’est d’ailleurs, après Dieu, à cause de vous. » ? Peut-être que, sans Jean Gueguen, Madeleine serait « seulement » allée prier à Rome. Pour elle, c’était essentiel. Mais Jean l’avait « chargée » en la mettant en contact avec Pie XII, puis Mgr Veuillot. Elle alla à Rome tous les ans durant les dix années qui suivirent. Il l’avait aidée à concrétiser cet indispensable va-et-vient entre la hiérarchie et les fidèles, sans lequel la mission ne peut pas prospérer. Surtout et au-delà de cela, Jean fut aussi l’ami inattendu durant les années très difficiles, de 1955 à 1958 , où « la Charité » était en crise et où les appuis de Madeleine s’étaient dérobés. Il fut alors des quatre qui aidèrent Madeleine « sans raisons », quatre personnes providentielles alors que Madeleine vivait très difficilement ce temps de grandes douleurs et d’isolement.

Jean, l’ami fidèle et le priant s’en est allé. Devenu très sourd et quasiment aveugle, il patientait. Merci, Jean. Merci, Dieu

 

Père Gilles François

Retrouver le Faire-part du Père Jean Gueguen ici