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Un repas où l’on se retrouve. Méditation du lundi saint de Jacques Béchet, diacre

LUNDI DE LA SEMAINE SAINTE – 6 avril 2020  (Jean 12,1 – 11)

Un repas où l’on se retrouve

Cette Semaine Sainte, qui commence, est au rythme d’un long repas : temps de rencontre et de partage ou temps de solitude ; temps de confidences ou de déchirures ; temps de projets ou de souvenirs. Mais c’est là où chacun va devoir prendre position. Elle est étrangement à l’image de cet espace irréel du confinement, attente obligée d’une issue espérée et redoutée à la fois. Attente seulement ? Ou déjà, révélation de ce qui nous habite, au plus profond ? Car enfin, dans une semaine, les disciples ne seront, à jamais, plus les mêmes !

Deux figures aujourd’hui sont pour nous comme des repères : Marie et Judas.
Deux figures qui s’opposent et s’éclairent.

Marie.
Il y a juste ce qu’il faut dans ce récit pour, d’un
premier regard, ne voir là qu’une expression
d’un débordement d’affectivité et d’angoisse
intuitive vis-à-vis du sort de Jésus. Il nous faut
dépasser les stéréotypes et voir la qualité
exceptionnelle de cette femme, entière : son
initiative déplacée, l’usage de ses ressources
économiques, sa liberté face au « qu’en-dira-ton »,
son absence de honte palpable ni de son
corps, ni de ses actions, … bien des qualités pour
notre aujourd’hui. Puisse notre « maison
commune » être remplie du parfum de tous ceux
qui lui ressemblent !

Judas.
Un homme partagé qui par bien des côtés est
peut-être à l’image de ce que nous étions
« avant » : emprisonné par ses certitudes qui lui
servent d’alibis, hermétique au geste et au
moment gratuits, aveuglé par l’argent et le
donnant-donnant, convaincu d’avoir seul la
solution. Un homme qui a dû penser perdre son
temps à écouter Jésus parler et croire qu’il
aurait dû plutôt l’écouter, lui, pour faire oeuvre
plus utile.

Pourtant, cette femme et cet homme, Jésus les a aimés, tels qu’ils étaient, avec ce qu’ils étaient. Il les
a rencontrés, choisis. Il a partagé leur vie au quotidien. Reste cette question, immense : pourquoi
respecte-t-il à ce point notre liberté ? au risque de nous laisser quitter le repas qu’il nous a préparé.

Jacques Béchet, diacre

Oeuvre de  Bruno Le Sourd – La Cène partie 1