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Parole d’actrices, d’acteurs et d’accompagnateurs de la mission ouvrière du diocèse de Créteil

Parole d’actrices, d’acteurs et d’accompagnateurs
de la mission ouvrière du diocèse de Créteil

« Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent ;
la vérité germera de la terre et du ciel se penchera la justice. » (Psaume 84, 11-12)

La prise de connaissance des actes d’abus dont est responsable Michel Santier, notre ancien évêque, nous a désemparés pour certains, dévastés pour d’autres. Les mots exprimant nos sentiments sont divers : tristesse, peine, lassitude, souffrance, colère, révolte, …. Ces actes viennent s’ajouter aux révélations du rapport de la CIASE et plus récemment du président de la conférence des évêques.

Notre première pensée va vers les victimes de tous ces actes. Nous ne pouvons qu’imaginer la souffrance qu’elles ont ressentie et qu’elles continuent de ressentir aujourd’hui. Qu’elles sachent que ce qu’elles ont vécues et ce qu’elles continuent de vivre est important pour nous tous. Nous les portons dans notre cœur et cela doit orienter nos réflexions et nos actes futurs. L’importance de la vie partagée et relue, quelle qu’elle soit, fait partie de l’ADN de la mission ouvrière.

Nous pensons aussi à toutes les femmes et les hommes, baptisés ou non, du diocèse de Créteil, et dont nous faisons partie, qui prennent connaissance de ces actes et qui sont atteints à des degrés divers, en tant que femme, en tant qu’homme, en tant que croyant. Nous pensons particulièrement aux élus et aux responsables des autres cultes, de notre département, avec lesquels Michel Santier avait su nouer des relations de confiance. Nous pensons aussi à toutes celles et ceux qui ont reçu une mission d’Eglise de la part de notre ancien évêque. Nous devons prendre le temps de réfléchir ensemble aux appels qui peuvent émerger de ces terribles actes pour construire une Église plus sûre et plus accueillante, comme l’ACE a commencé à le faire en contribuant à la rédaction du kit diocésain pour la bienveillance et la protection des mineurs et des personnes vulnérables, et le faire vivre.

Pourtant, nous ne pouvons gommer, oublier tout ce qui s’est construit pendant toutes ces années sur notre diocèse. La liste est longue des chantiers qui se sont ouverts et auxquels nous avons participé activement. Le synode diocésain « Avec Lui, prendre soin les uns des autres et partager à tous la joie de l’Evangile », la mise en place de nouvelles pastorales, comme celle des quartiers populaires ou du travail, le conseil diocésain de la pastorale des enfants, les réflexions, prises de positions ou rassemblements conduits par la mission ouvrière ou ses acteurs n’en sont que quelques exemples. Tout cela s’est réalisé grâce à une dynamique existant dans ce diocèse. Ce qui est révélé aujourd’hui ne doit pas entamer ce dynamisme qui contribue à ouvrir notre Église au monde qui nous entoure.

Il est ben sûr trop tôt pour tirer toutes les conclusions des ces actes, mais nous pouvons quand même commencer à penser à quelques appels nécessaires :

1) Justice doit être rendue, qu’elle soit civile ou canonique, ou les deux. Elle ne doit pas l’être dans un esprit de vengeance, mais comme un chemin de reconstruction nécessaire pour les victimes, pour les auteurs de ces actes, pour nous tous. L’implication des victimes, le respect de leur liberté doit faire partie du processus. Cette justice doit être proche des victimes, proche de nous. Elle doit être impartiale, et non dans la confusion des pouvoirs. Ce qui doit être communiqué doit être réfléchi dans le respect des hommes et des femmes impliqués, de la reconstruction des uns et des autres.

2) Le message d’amour de l’Église ne peut être entendu, compris, que si elle même, essaye de le vivre. Cela est vrai de l’Église comme de n’importe quel baptisé dont nous sommes. Nous ne sommes pas parfaits et ces faits viennent tristement le confirmer, mais nous devons essayer de prendre le chemin pour nous améliorer. Cela est vrai pour chacun de nous, cela est aussi vrai pour notre Église. Et cela ne peut se faire qu’ensemble, dans l’écoute, l’accueil et le partage. C’est pourquoi le synode pour une Église synodale, auquel nous avons participé dans notre diocèse de multiples façons doit déboucher sur de vraies décisions et de vrais changements. La liste des chantiers est longue et diverse, mais les décisions prises doivent montrer que nous empruntons un chemin de conversion.

3) Il nous faut ouvrir des lieux de paroles, d’accueil et de partage. Dans un premier temps, concernant les actes d’abus portés à notre connaissance mais plus largement pour permettre que notre vie de croyant, de citoyen, d’acteur dans le monde qui nous entoure, s’exprime, se partage, nourrisse notre chemin de foi, et soit aussi entendu dans notre Église. Si tel est le cas, le message d’Amour que porte notre Église ne pourra que résonner dans le cœur des femmes, des hommes, des jeunes et des enfants qui nous entourent.

Ce ne sont que quelques pistes immédiates auxquelles nous pensons aujourd’hui. Cette parole est celles de croyants engagés dans le monde et dans notre Église. Cette parole est celles d’hommes et de femmes qui croient au message d’amour et d’espérance porté dans l’Évangile par notre Seigneur Jésus Christ. Nous conclurons en laissant parler notre Pape François, dans « La joie de l’Evangile » au numéro 276 :

« (La) résurrection (du Christ) n’est pas un fait relevant du passé ; elle a une force de vie qui a pénétré le monde. Là où tout semble être mort, de partout, les germes de la résurrection réapparaissent. C’est une force sans égale. Il est vrai que souvent Dieu semble ne pas exister : nous constatons que l’injustice, la méchanceté, l’indifférence et la cruauté ne diminuent pas. Pourtant, il est aussi certain que dans l’obscurité commence toujours à germer quelque chose de nouveau, qui tôt ou tard produira du fruit. Dans un champ aplani commence à apparaître la vie, persévérante et invincible. La persistance de la laideur n’empêchera pas le bien de s’épanouir et de se répandre toujours. Chaque jour, dans le monde renaît la beauté, qui ressuscite transformée par les drames de l’histoire. Les valeurs tendent toujours à réapparaître sous de nouvelles formes, et de fait, l’être humain renaît souvent de situations qui semblent irréversibles. C’est la force de la résurrection et tout évangélisateur est un instrument de ce dynamisme. »

Les premiers signataires, membres du CDMO (Conseil Diocésain de la Mission ouvrière) et du bureau diocésain de la mission ouvrière :

Fabienne Arveiller, LEME (Laïque En Mission Ecclésiale), membre du CDMO (Conseil Diocésain de la
Mission Ouvrière), membre du collectif diocésain de l’ACO du Val de Marne (Action Catholique Ouvrière).
Christophe Astambide, diacre, membre du CDMO (Conseil Diocésain de la Mission Ouvrière).
Françoise Barruel, Laïque, membre du CDMO (Conseil Diocésain de la Mission Ouvrière).
Emmanuelle Bourlon, Laïque, présidente de l’ACE du Val de Marne (Action Catholique des Enfants).
Pascale Bourlon, Laïque, membre du bureau diocésain de la mission ouvrière.
Yves Brisciano, Diacre, accompagnateur diocésain de l’ACO (Action Catholique Ouvrière), membre du
bureau diocésain de la Mission Ouvrière).
Gérard Gaultier Diacre, membre du bureau diocésain de la Mission Ouvrière.
Jean Pierre Gay, PMO (Prêtre en Monde Ouvrier), membre du bureau diocésain de la Mission Ouvrière.
Jean Luc Guénard, diacre, DDMO et DRMO (délégué diocésain et régional à la mission ouvrière).
Sylviane Guénard, LEME (Laïque en mission ecclésiale), DEMAF (Déléguée Épiscopale aux Mouvements et
Associations de Fidèles), membre du bureau diocésain de la Mission Ouvrière.
Madeleine Mathar, LEME (Laïque En Mission Ecclésiale), membre du CDMO (Conseil Diocésain de la
Mission ouvrière) et de la Pastorale du travail.
Dominique Rameau, PMO (Prêtre en Monde Ouvrier), membre du CDMO (Conseil Diocésain de la Mission
Ouvrière).
Jean Pierre Roche PMO (Prêtre en Monde Ouvrier), membre du bureau diocésain de la Mission Ouvrière.
Rodolphe Troles, LEME (Laïc En Mission Ecclésial), accompagnateur diocésain de la JOC (Jeunesse Ouvrière
Chrétienne), membre du CDMO (Conseil Diocésain de la Mission Ouvrière).
Laurent Vigreux, Diacre, accompagnateur diocésain de l’ACE (Action Catholique des Enfants), membre du
CDMO (Conseil Diocésain de la Mission Ouvrière).