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« Le service d’autel : un service gagnant »

Article du site de la Conférence des évêques en date du 17 août 2022

2500 jeunes participent au pèlerinage national des servants d’autel à Rome du 22 au 26 août. L’occasion de revenir sur leur accompagnement : une pastorale à la croisée de nombreux enjeux d’Église. Par Florence de Maistre.

“Les servants d’autel apportent un signal très fort à la messe dans le face à face entre le prêtre et l’assemblée. Cette jeunesse est le présent de l’Église, pas son avenir !”, lance le P. Laurent Jullien de Pommerol, responsable du département des servants d’autel, au sein du service national de la pastorale liturgique et sacramentelle. Difficile d’annoncer un nombre précis d’enfants et de jeunes qui servent aujourd’hui régulièrement la messe : les enquêtes ne sont pas récentes et le Covid a érodé les effectifs. Sans doute sont-ils autour de 30 000 en France, répartis en trois grandes catégories, souvent au sein d’un même diocèse. Là, les groupes de servants sont constitués exclusivement de garçons. Ici, les groupes sont marqués par la mixité sans distinction de fonction, comme dans la majeure partie du monde. Là encore, originalité française née à la fin des années 90, les groupes sont mixtes, avec des fonctions différentes : il y a les servants d’autel et les servantes de l’assemblée. “J’observe des pratiques très différentes selon les lieux, avec des expériences plus ou moins heureuses. Il y a, de fait, un vrai sujet à approfondir. Notre travail et notre souhait : accueillir chaque jeune tel qu’il est, dans le respect de ce qu’il vit, quel que soit le mode de fonctionnement de son groupe.

Le pèlerinage national s’inscrit dans cet esprit”, poursuit le responsable national des servants d’autel.

(…)

La proposition pastorale du diocèse de Créteil

Le diocèse de Créteil compte comme celui de Tours près de 350 servants d’autel. Les tranches d’âge les plus représentées sont les 5-7 ans et les 14-19 ans. Tous les groupes en lien avec la pastorale diocésaine sont mixtes, y compris celui des “grands servants”. “Les jeunes filles accompagnent les servants d’autel dans la liturgie aussi bien que les garçons, et également dans les célébrations diocésaines”, précise Carolle Laffitte. Elle pointe néanmoins à regret les paroisses qui ne répondent pas aux invitations du service diocésain et qui mènent des démarches différentes. Chaque année, un grand rassemblement réunit les jeunes servants du diocèse qui ne manquent pas d’interroger leur évêque. Mgr Santier, puis Mgr Blanchet formulent cette même réponse : rien n’empêche les filles de servir au nom de leur baptême. C’est un service ouvert à tous. Pour la responsable diocésaine, la proposition pastorale, le chemin proposé à chacun sont primordiales. “Qu’importe que l’on reconnaisse la femme derrière l’aube ? Je ressens dans cette posture et cette gêne, une projection, une représentation des parents quant à leur rapport au sacré et au ministre ordonné. C’est un appel à mieux comprendre la vie baptismale : la vocation baptismale n’est pas genrée. Le baptême du Seigneur est un don pour tout être humain”, souligne-t-elle. Un travail de longue haleine a été mené. Il induit une pastorale exigeante, une attention particulière à chacun, une véritable coéducation, soit une réflexion plus encore approfondie qu’en présence d’un groupe non-mixte. La responsable diocésaine live encore cette clé de lecture : “ce qui compte c’est accompagner le chemin de croissance de chacun et favoriser la rencontre avec le Seigneur. Confions-nous à Marie, la première servante !”

Entre première annonce et approfondissement vocationnel

Parmi les ingrédients de cette pastorale, la formation des accompagnateurs est l’une des missions des responsables diocésains. Ces derniers travaillent en équipe, en lien avec la pastorale des jeunes, des vocations, ou de la liturgie. À l’occasion de la réception du nouveau missel, Carolle Laffitte a proposé une formation commune aux catéchistes, accompagnateurs de groupes de jeunes, adjoints en pastorale scolaire, etc. “Ces temps entre responsables de jeunes permettent de faire connaissance, favorisent une liberté de parole. Nombre d’accompagnateurs, qui pourtant préparent des célébrations, n’ont jamais ouvert un missel ! Il y a là toute une richesse à découvrir. La liturgie a quelque chose à apporter à tous les jeunes. Il faut trouver comment comprendre les servants d’autel dans la pastorale des jeunes, dans celle des familles également”, développe la responsable du diocèse de Créteil. En certains lieux, des jeunes de familles éloignées de l’Église ont été attirés par des copains, fiers de servir, et ont à leur tour émis ce désir de s’approcher de l’autel. Le service de l’autel comme lieu de première annonce ? Carolle Laffitte répond oui sans hésiter : “une fois que la rencontre est provoquée, c’est le désir de l’enfant que l’Église accompagne, avec l’accord de la famille. C’est une porte ouverte pour ces dernières, qui redécouvrent la foi de l’Église. C’est vraiment porteur !”

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