Homélie de Mgr Blanchet le 14 janvier à Arcueil

Homélie Arcueil 14 janvier – lancement du diocèse dans l’élan des jeux olmypiques et paralympiques

Chers amis paroissiens de st Denys, votre église s’ouvre aujourd’hui à plus large que vous, rappelant en quelque sorte l’histoire. Depuis Arcueil, vous ne serez pas au cœur même des compétitions mais bien associés à cet élan olympique en mettant en avant les racines de la devise qui nous indiquent que chacun de nous est appelé à s’élever, et à travailler une forme d’excellence, qui pour nous ne peut être autre chose que la sainteté.  Le P. Henri Didon, dominicain, responsable de l’établissement d’alors, Albert le Grand à Arcueil , savait combien le sport était générateur de vertu et le soulignait à travers sa devise “ plus vite, plus haut, plus fort”, portée ensuite plus largement par son amitié avec Pierre de Coubertin.  Nous pouvons nous aussi nous rappeler ces mots de St Paul entendus aujourd’hui “Nos corps sont temple de l’Esprit saint”. Comme le disait Madeleine Delbrêl, tout proche d’ici, chacun de nous, s’il le veut, peut se laisser agir par la grâce. Et la grâce élève toujours haut , très haut.

Dans son message adressé aux catholiques de France, le pape François invite à faire des prochains  jeux olympiques et paralympiques « l’occasion de rencontres, profondes et fructueuses, entre personnes venues de tous horizons, appartenant à des peuples, des cultures et des religions différentes ». « Ouvrez surtout vos cœurs, nous a demandé le pape. Par la gratuité et la générosité de votre accueil et de votre dévouement, vous témoignerez avec force du Christ qui habite en vous et qui vous communique sa joie. »

S’élever avec le Christ, c’est accéder à soi-même en vérité, en authenticité, non pas seul mais en s’élevant ensemble avec le sens de nos frères, de nos sœurs. L’humanité entière n’est-elle pas appelée à la communion ? C’est ainsi que, dans cet élan olympique, notre diocèse prend le pas avec cette devise revisitée mais qui au fond, vient d’ici, d’Arcueil : “ plus loin, plus haut, plus frères ! “

La liturgie de la Parole de ce dimanche nous inspire sur ce chemin avec les témoins qui nous sont donnés:  le témoignage de la disponibilité de Samuel : “ Parle Seigneur ! Ton serviteur écoute” , qui rejoint celui des deux disciples dans l’Evangile de ce jour, qui se mettent discrètement dans les pas de Jésus pour apprendre de lui.

Jésus se montre à eux comme un coach exigeant qui demande un engagement authentique, en actes et en paroles, tout d’abord dans la volonté.  “ Que cherchez-vous ? “ demande-t-il à ceux qui le suivent, attirés par ce que Jean-Baptiste a indiqué de lui : “ il est l’agneau de Dieu, celui qui s’offre pour le salut”. Suivre Jésus dans cet évènement de notre monde demande de le décider et de savoir pourquoi on le veut : pour manifester au monde l’amour dont il est aimé ? Pour nous dépasser nous-mêmes et apprendre à mieux aimer ? Pour profiter de cet élan et entrer dans la course qui porte toutes les autres courses, celle de la sainteté ? Pour découvrir à travers cet évènement de communion le bonheur promis par Dieu ? ….Que cherchez-vous ? nous demande Jésus et il est bon de rester sur cette question alors que nous désirons porter notre témoignage en tant qu’Eglise catholique en Val de Marne. Chacun y apportera sa réponse.

Jésus sollicite une réponse en vérité. Il attend aussi une implication en acte : “ venez et voyez “. Cette inivtation demande aux disciples de se risquer. Les deux disciples de l’Evangile auraient pu rester spectateurs. Ils n’auraient jamais su où Dieu demeurait, ils n’auraient jamais su ce dont était capable l’Esprit saint. Mais ils sont entrés dans la danse. Ils sont devenus acteurs de leur propre recherche. Ils ont découvert en marchant. Jésus les a mis en route…

Ainsi pour nous dans cet évènement des jeux olympiques et paralympiques, le Seigneur nous fait signe. Cet évènement de fraternité interculturelle par le sport participe à la marche de l’humanité vers la communion fraternelle à laquelle nous sommes appelés. Comment serons-nous de la partie ? Voici la question que nous portons peut-être en nos coeurs. Nous pouvons la poser au Seigneur au seuil de cette année 2024, qui nous répondra

Venez à ma suite, soyez mes disciples et voyez !

Venez mettre en œuvre vos talents de fraternité, entre vous notamment par le sport, En imaginant des moments de jeux et de rencontre au sein des paroisses, ou mieux encore avec d’autres communautés avec lesquelles ces jeux peuvent être l’occasion de tisser des liens.

Venez apporter votre sollicitude envers les plus pauvres et les plus fragiles en portant aussi haut dans vos cœurs les jeux paralympiques avec les athlètes porteurs d’handicap qui ne manqueront pas comme chaque année de toucher les cœurs et de forcer l’admiration.

Venez auprès de ceux qui se considéreront exclus de la fête pour toute forme de raison. Que la solidarité mise en œuvre dans le diocèse cet été ait un parfum d’excellence qui étonne, qui inspire des dépassements de fraternité.

Venez et voyez, nous dit le Seigneur !

Le concile Vatican II nous donne ces mots qui résonnent particulièrement avec la fête qui s’annonce, tant dans l’élan qu’elle suscite que dans l’espérance de communion inter peuples qu’elle porte : “  il n’est rien de vraiment humain [des joies, des espoirs, des souffrances ]  qui ne trouve écho dans le cœur des disciples du Christ”

C’est ainsi que le pape François conclut son message aux catholiques de France par le voeu “ que ces Jeux olympiques soient l’occasion, à travers le sport, d’un authentique élan de fraternité dont le monde a tant besoin “

Beaucoup d’entre nous entendent en cet évènement l’occasion d’un témoignage spécifique. C’est ainsi qu’une petite veilleuse sera remise à la fin de la célébration pour parcourir toutes les paroisses de notre diocèse et raconter nos récits de fraternité, porteurs de l’espérance que nous avons mis dans le Christ pour nous dépasser.

Soyez mes disciples, nous dit le Seigneur, dans cette aventure et apportez votre part. Tel est le sens de ce dimanche inaugural et de cette chapelle que nous avons voulu à Arcueil comme lieu symbolique pour dire notre volonté et notre disponibilité à entrer dans cet élan.

Peut-être pourrons nous alors y poser régulièrement les mots de Samuel entendus dans la 1ère lecture : “ Parle, Seigneur, ton serviteur écoute”. Mais avant cela, il nous faudra dire : “ Me voici”. C’est ce que nous voulons dire aujourd’hui au Seigneur depuis notre diocèse. Rappelons-nous que dans cette course -là pour travailler à l’édification fraternelle, il y a une médaille pour tout le monde !

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